Investir en Hedge Funds

On me demande souvent ce que c'est qu'un "Hedge Fund". Ouvrez un journal "sérieux" et il est difficile de passer une seule semaine sans qu'il n'y ait un article évoquant les hedge funds. Ils sont partout dans des articles dont les opinions vont d'assez favorables (rarement) à franchement critiques. La plupart du temps la presse les diabolise en les accusant de manipuler les marchés, de charger des frais abusifs, d'être risqués, secrets, d'encourager, sinon de forcer des licenciements, etc....

Pourquoi tant de haine ?

La vérité c'est qu'ils font peur. Les Hedge Funds et Fonds de Hedge Funds ont récemment connu une croissance explosive de plus de 20 pour cent annuels sur les quinze dernières années. Depuis l'implosion du hedge fund Long Term Capital en 1998, les sommes gérées par les hedge funds sont passées de 300 milliards de dollars à plus de 2 500 milliards de dollars sous gestion.

Il est toutefois difficile d'avoir des chiffres exacts étant donnée la nature privée et non publique des hedge funds. A fin 2016, BarclayHedge chiffrait le total des sommes gerées par 18 600 hedge funds à 2 861 milliards de dollars alors que Prequin avance presque 3 200 milliards. En 2015, 829 nouveaux Hedge Funds furent lancés tandis que 695 fermaient.

Il est cependant prudent de s'en tenir aux chiffres les plus conservateurs parce que, d'une part, certains Hedge Funds ont parfois tendance à se vanter en prenant en compte des fonds empruntés comme étant sous gestion et, d'autre part les fonds de fonds qui investissent dans leurs propres fonds maisons ont pu comptabiliser deux fois les mêmes sommes.

Les sommes sous gestion des Hedge Funds sont bien inférieures à celles gérées par les banques ou les "mutuals funds", fonds communs de placement ou SICAV mais alors qu'elles ont presque decuplées, la valeur totale des actions, des obligations et des dépôts bancaires n'a été multipliée que par 2 au cours des huit dernières années. Même s'ils sont très loin des "mutuals funds" comme, d'une part, ils traitent beaucoup plus souvent et, d'autre part ils utilisent de l'effet de levier, c'est-à-dire qu'ils empruntent pour traiter au delà de leurs fonds réellement disponibles, leur impact est disproportionné par rapport à leur taille. Leurs transactions représenteraient environ 70% du volume journalier de la Bourse de New York ... et du chiffre d'affaires des intermédiaires financiers.

Jean Jacques Chenier


© 2016 Jean Jacques Chénier,
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