L' Assurance Vie en Faillite ?

L'Assurance Vie est le placement préféré des français avec 1 600 Milliards d'Euros dont 1 300 Milliards en fonds en Euros. La raison en est un régime fiscal très favorable alors que celui de l'investissement direct en Bourse est pénalisant. Le but était évidemment d'assurer le financement des déficits chroniques de l'État puisque plus de 80% des contrats des fonds en Euros est placé en obligation dont 50% d'obligations d'État.

Pendant des lustres on et par on j'entends les assureurs et l'État on a répété au petit épargnant 5la moyenne des contrats en Euro est légèrement supérieure à 20 000 Euros) qu'une assurance vie était un placement sans risque et que le capital est garanti.

D'abord un placement sans risque ça n'existe pas, jamais, et la garantie ne vaut que ce que vaut celui qui la donne et ne fonctionne vraiment que tant qu'on n'en a pas besoin.

Et vous allez en avoir besoin !

Avec les taux proches de zéro ou carrément négatifs, les compagnies d'assurance ont eu de plus en plus de mal à offrir quelque rendement que ce soit. Elles commencent à préparer les esprits à offrir maintenant du rendement négatif. En mai, Generali Vie annonçait que la garantie en capital pour ses nouveaux souscripteurs serait dorénavant non plus nette de frais de gestion mais brute de ces derniers. Inutile de préciser que d'autres assureurs s'apprêtent à emboiter le pas au premier assureur-vie européen. La porte est ouverte à des taux de rendements nets de frais de gestion négatifs.

En ce qui concerne la garantie, fin juin, Thomas Buberl, le nouveau patron d'AXA, a déclaré à propos du fonds euros : "La garantie totale du capital doit notamment être repensée au profit d'une garantie partielle."

Donc à court terme les investisseurs en contrats en Euro vont obtenir un rendement négatif qui rongera lentement leur capital et ça c'est la bonne nouvelle!

Parce qu'il est très probable qu'ils vont aussi être dans l'impossibilité de récupérer leur capital qui sera bloqué s'ils ne veulent pas subit une perte substantielle.

Jusqu'à présent les assureurs ont été en mesure de servir des rendements, même faibles grâce aux plus-values latentes dues à la baisse continue des taux. Comme le cours des obligations évolue en sens contraire des taux d'intérêts, elles n'ont cessé de s'apprécier. Maintenant que les taux sont à zéro on a atteint un plafond et la situation ne peut que s'inverser.

Les assureurs vont devoir faire face à des pertes latentes sur leur portefeuille d'obligation dès que les taux remonteront ce qui est inéluctable. La seule question est quand. L'épargnant en fonds en Euro va donc être tondu deux fois : à court terme par un rendement négatif et à moyen terme ou par l'incapacité de récupérer son argent ou par une perte en capital substantielle, sinon les deux.

Le problème n'a pas échappé évidemment ni aux assureurs, ni surtout aux pouvoirs publics pour lesquels le risque systémique est de taille. Le fonds de garanti dispose de 750 Millions par rapport à 1 600 milliards de contrats souscrits soit 0,04%. Une goutte d'eau qui ne garantit rien du tout. Dès (il ne s'agit pas de "si") qu'un assureur sera difficulté, l'État sera bien obligé d'intervenir.

Jean Jacques Chénier 01/10/2016

© 2016 Jean Jacques Chénier,
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